L’Helpe Majeure prend sa source en Belgique sur la commune de Momignies. (Coordonnées : 50.035536, 4.153517). Elle longe alors la frontière entre cette commune et Ohain sur deux kilomètres avant de rentrer dans le premier village français : Wallers en Fagne.
Un moulin à eau a existé dans cette commune au 4 Chemin du Moulin. (Coordonnées : 50.058140, 4.172538).
Histoire de ce moulin : http://wallers-en-fagne.oxatis.com/PBCPPlayer.asp?ID=1585514
Sa roue a été rénovée en 2012 : http://wallers-en-fagne.oxatis.com/PBCPPlayer.asp?ID=1585549
L’ancien moulin qui accueille les services administratifs de la Carrière
L’ancienne roue
La nouvelle roue La ventelle
L’Helpe Majeure détermine ensuite la limite entre les communes de Wallers en Fagne et de Baives où elle reçoit le ruisseau de Bailièvre.
Elle entre alors à Moustier en Fagne. Ses affluents sont le ruisseau des Gillettes et le ruisseau St Pierre. Elle n’y rencontre aucun moulin sur son cours.
L’Helpe Majeure rejoint ensuite Eppe-Sauvage :
Carte d’Eppe-Sauvage : cliquer pour lien Google
L’Helpe Majeure s’écoule sur le territoire d’Eppe-Sauvage où elle reçoit le ruisseau de Montbliart et un ruisseau provenant de Belgique appelé ruisseau de Mahomet (nom tiré de la carte IGN 2807 O série bleue) sur lequel étaient présents deux moulins avant de s’enfoncer dans le lac du Val Joly. Elle ne faisait pas travailler sur son cours des moulins à farine mais quatre forges avant la Révolution (la forge de Voyaux, la forge de Grignaux, la forge du Marteau, la forge de Willies) et une scierie de marbre entre 1855 et 1950.
Quant aux deux moulins situés sur le ruisseau Mahomet provenant de Sivry Rance, ils furent construits en 1672 selon Pierre Joseph Dorléans, propriétaire des lieux en 1823. Le « Petit Moulin » s’arrêta en 1827 car il manquait de force hydraulique, à l’inverse du « Grand Moulin » qui bénéficiant d’un bel étang fonctionna en tant que moulin à farine et à écorces avant d’être transformé en scierie de marbre vers 1844. Il fut converti en habitation dès 1900.
A la sortie du lac du Val Joly, l’Helpe Majeure reçoit le ruisseau d’Orbaye qui prend sa source à Clairfayts. Ce ruisseau passe au lieu-dit « Les Près d’Orbaye » sous une voute dans le milieu d’une cour et délimite la frontière avec la Belgique.
Il faisait tourner un très ancien moulin ayant appartenu au prince de Croy. En 1830 le moulin était la propriété d’Emmanuel-Marie-Maximilien de Croy qui décéda en 1842. Philippe de Croy lui succéda, puis sa veuve en 1868. En 1873 Emmanuel de Croy en était le détenteur. Il devint un bâtiment rural vers 1895 avant de tomber en ruine comme en témoignent les photos ci-dessus.
L’Helpe Majeure prend ensuite la direction de Willies où aucun moulin n’y est recensé.
Elle arrive alors à Liessies.
Le moulin de l’abbaye. Voir emplacement.
L’Helpe Majeure en traversant Liessies rencontre son beau moulin datant de 1696 ayant appartenu à l’abbaye de Liessies disparue depuis. En réalité il y avait deux moulins situés côte à côte. L’un fut démoli en 1882 et l’autre cessa sa fabrication de farine en 1914 après avoir été un laps de temps moulin et filature.
L’Helpe Majeure au cours de son cheminement arrive à Ramousies, village qui a connu d’une part le moulin à farine de l’abbaye de Liessies jusque vers 1920 et d’autre part un moulin à huile du début du XIX è siècle converti en 1824 en scierie de marbre par Michel Friand de Renlies et démoli en 1895.
Ancien moulin à farine de l’abbaye de Liessies.
Habitation actuelle Vantellerie avec 6 vannes toujours visibles de nos jours
Après avoir quitté Ramousies, l’Helpe Majeure entre dans Sémeries
L’Helpe Majeure en rentrant dans Sémeries reçoit le ruisseau des Près Hauts. Elle faisait tourner au centre du village un moulin très ancien appartenant à l’abbaye de Liessies qui en 1849 fut remplacé par une construction comprenant un moulin et une filature. Celle-ci fut démolie en 1879 suite à un incendie en 1877. Le moulin ayant échappé à l’incendie fut vendu à un brasseur qui le convertit en maison particulière.
Moulin de l’abbaye de Liessies à Sémeries
Le moulin actuel reconvertit en habitation
Reste de la vantellerie qui pourrait disparaitre à jamais.
Puis vient se jeter dans l’Helpe la Belleuse qui faisait actionner un moulin à fouler les draps aux origines antérieures à la Révolution qui en 1859 fut remplacé par la construction nouvelle d’une fabrique de boissellerie avant sa transformation vers 1875 en filature et sa disparition vers 1905.
L’Helpe Majeure a ensuite comme affluent le ruisseau du Baquy sur lequel le moulin à eau à farine du même nom a existé avant 1700 jusque sa démolition partielle en 1908 et son affectation en maison.
Le ruisseau du Baquy sur la commune de Sains-du-Nord (appelé ruisseau Le Pachi) faisait également tourner un moulin appartenant au duc d’Orléans puis dès 1794 à Jacques Mandron époux de Marie Philippe Jennequin, meunier et maire de Sains. En 1826 le moulin fut acheté par Casimir Lebeau, avocat à Avesnes, puis appartînt à son gendre De Garros. Il fonctionna jusqu’en 1914 mais fut fortement endommagé par la guerre. A ce jour, il n’en reste plus rien.
L’Helpe Majeure croise à Flaumont-Waudrechies un ancien moulin à farine dépendant de l’abbaye d’Hautmont dont l’existence est attestée depuis le XV e siècle et transformé en 1883 en scierie de marbre (en activité jusqu’en 1990). Ses bâtiments visibles actuellement datent du XVIII e siècle et ont sans doute été édifiés au moment de la vente du moulin par l’abbaye en 1745.
Avant 1905, le moulin fut racheté par la famille Maybon qui installa à la place de la meunerie des armures de scies pour couper le marbre, l’énergie nécessaire étant fournie par la rivière. Après la première guerre mondiale, le moulin a appartenu à la famille Cordier.
Ancienne marbrerie de Flaumont-Waudrechies transformée en médiathèque et musée du marbre.
L’Helpe Majeure en quittant Flaumont-Waudrechies détermine la limite entre les communes de Bas-lieu et d’Avesnelles. Le seul moulin sur Avesnelles , moulin à farine et à roue-en-dessus, fut érigé en 1791-92 par le meunier Bévière ; il tourna jusqu’en 1925 ; la bâtisse, après acquisition par la commune en 1946, fut démolie en 1955.
Ancien moulin d’Avesnelles sur le ruisseau du Riez à Grives.
Cette vue de 1912 montre un étang qui n’est en fait que la retenue d’eau servant au moulin, alimentée par le Rie à Grives, né sur les hauteurs du Fourmanoir et affluent de l’Helpe Majeure. A droite, le début du canal menant aux vannes molleresses ; le tournant est sous la maison blanche.
Poursuivons la descente de l’Helpe Majeure, direction Avesnes-sur-Helpe.
Avesnes-sur-Helpe comptait deux moulins, le moulin St Pierre situé sur le ruisseau du même nom et le moulin du domaine royal sur l’Helpe Majeure, rue de Mons, qui était à quatre tournants dont un à usage d’écoussière c’est-à-dire à écoudre l’épeautre. Il fut démoli en 1891.
Le moulin St Pierre
Carte de Saint-Hilaire-sur-Helpe
A la limite de St Hilaire-sur-Helpe et de Dompierre, l’Helpe Majeure a fait tourner un des plus anciens moulins de la vallée, celui du Fuchiau ou du Fuchaux.
Son histoire complète nous est contée sur le site Gallica. En voici un bref résumé. A l’époque gallo-romaine il fallait payer une taxe pour le traverser d’où le nom de « Fiscus » qui deviendra Fuchaux . Au début du XIV siècle, il appartenait à la Maladrerie d’Avesnes. Il fut restauré par Charles de Croy en 1598 et également rénové en 1786.
Au début du XX siècle il appartenait à Félicien Hédon. Le moulin continuait encore en 1975 de moudre les céréales secondaires avec une paire de meules et un aplatisseur. (Source ARAM). Il cessa toute activité avec le décès de Francis Hédon, petit-fils de Félicien.
Vous pouvez découvrir en photos son architecture depuis les environs de 1900 jusqu’à nos jours sur le site de Chrisnord.
L’ancien moulin du Fuchiau
Carte de Dompierre-sur-Helpe
Les méandres de l’Helpe Majeure nous conduisent ensuite à Dompierre-sur-Helpe.
Cette commune qui voit traverser l’Helpe Majeure disposait de deux moulins, l’un sur cette rivière qui fut construit en 1791 par Florent Bronchart et l’autre plus ancien, érigé sur l’un de ses affluents, appartenant à la famille De Préseau propriétaire du château d’Hugemont . Les Monuments Historiques nous apportent quelques détails sur ce moulin qui cessa son activité vers 1878.
Quant au moulin Bronchart, à deux tournants, il fut loué en 1815 par Narcisse Piérart qui possédait déjà le moulin de Fuschiau à Saint-Hilaire-sur-Helpe avant que ce meunier l’achetât en 1825. Sa veuve Catherine Sbille loua le moulin en 1835 à son fils puis en 1843 à Louis Flament. Ce dernier l’acquit en 1846. Il décéda en 1859 et ses héritiers le vendirent le 25 juin 1861 à Eusèbe Lescut. Le moulin passa ensuite en 1878 entre les mains de Charles Mathieux suite à une saisie immobilière. En 1889 Alexandre Dutilleul le détenait. Incendié en 1892 ce fut la fin du moulin à farine.
Carte de Marbaix
L’Helpe Majeure en sortant d’Hugemont, traverse sur environ 500 mètres le territoire de Marbaix au lieu-dit « Baptiste ». Elle y a croisé à cet endroit entre 1847 et 1915 une construction de moulin à trois étages ayant appartenu à Agapite Mercier jusqu’en 1862 puis à son beau fils Louis Désiré Vitoux qui y adjoindra une scierie de marbre vers 1885. Le moulin Baptiste fut loué en 1901 par Pierre Fosset, juge de paix à Avesnes, à Louis Lemaire. Il aurait été une fabrique de limes arrêtée vers 1910. Le cadastre de 1915 l’indique en ruine. De nos jours, à proximité existe encore une superbe chapelle dédiée à Notre Dame de Halle datée de 1681.
Le moulin Vitoux ADN Série S 5499
Pour information Louis Jean-François Bocquet fit ériger en 1780 un moulin à eau sur un ruisseau à droite de la route de Landrecies à Avesnes. Il fonctionnait encore en 1894 mais fut démoli pendant la première guerre mondiale en 1918, brulé par les Anglais.
Taisnières en Thiérache et l’emplacement de son moulin
L’Helpe Majeure coule ensuite en direction de Taisnières-en-Thiérache où elle va pouvoir admirer le dernier moulin mais non des moindres situé sur son cours.
Il existe depuis un temps immémorial, appartenant à l’abbaye de Maroilles. Il fut vendu comme bien national le 15 avril 1791 et acquis par Adrien Michaux père. Il l’accorda en location à Renard en 1802, Humbert Evrard en 1814, Benoit Bronchard en 1815 et 1824.
Il entra ensuite en possession d’Adrien Michaux et de Zéphirin tous deux fils d’Adrien père. Leurs héritiers Thomas et Louis étaient meuniers en 1837 avant que Thomas le vendît le 25 juillet 1842 à Charles André Cruel, ingénieur des Ponts et Chaussées.
Charles André Cruel décéda en 1872 sans héritier et légua le moulin à André Cruel propriétaire à Bazancourt (Oise) qui le loua à Augustin Delevacque suivant bail du 10 décembre 1863.
Il fut mis par la suite plusieurs fois en location entre 1878 et 1884 et fut mis en vente en 1885.
Il fut finalement acquis par Léon Druet Willot, meunier qui le remit en vente par jugement du 8 mars 1894 car déclaré en état de liquidation judiciaire.
Son propriétaire suivant Augustin Voisin, meunier, fit de la production de farine jusqu’aux environs de la première guerre mondiale.
Le bâtiment abritera une cidrerie puis une boulangerie.
M Gaston Coquelet propriétaire dans les années 1970 produisit de la mouture pour animaux jusqu’en 1979.
En 1994 et 1995 le propriétaire Louis Hubert restaura l’habitation et commanda auprès de l’ARAM (Association Régionale des Amis des Moulins) deux roues qui furent montées comme à l’origine.
Il est de nos jours mis en vente.
Noyelles-sur-Sambre
L’Helpe Majeure après avoir traversé Noyelles sur Sambre et parcouru près de 70 kilomètres se jette dans la Sambre.
En sillonnant à travers 16 communes françaises, son cours aura connu au fil du temps d’amont en aval les moulins de Wallers-en-Fagne, de Liessies, de Ramousies, de Sémeries, de Flaumont-Waudrechies, d’Avesnes-sur-Helpe, de Saint-Hilaire-sur-Helpe, de Dompierre-sur-Helpe, de Marbaix et de Taisnières-en-Thiérache. Parmi ces dix moulins, soulignons la disparition à jamais du moulin royal d’Avesnes-sur-Helpe et du moulin « Baptiste » de Marbaix.
Quant à ses affluents, ils virent l’érection de deux moulins à Eppe-Sauvage, d’un moulin à foulon à Ramousies, d’un moulin et d’une foulerie à Sémeries, d’un moulin à Sains-du-Nord, d’un moulin à Avesnelles, du moulin St Pierre à Avesnes, du moulin d’Hugemont à Dompierre, et enfin du moulin Boquet à Marbaix. Parmi ces dix « usines », seul le « Grand Moulin » d’Eppe-Sauvage a échappé à la destruction.
Revenons sur le cours de l’Helpe Majeure avec ces huit bâtisses présentes à ce jour et qui ont dans le passé servi de moulins. Espérons qu’elles demeurent pour très longtemps encore au fil de cette rivière.