L’Ecaillon prend sa source à l’est de Locquignol, à 166 mètres d’altitude, dans la forêt domaniale de Mormal. Elle adopte une direction Sud-Est vers Nord-Ouest.
Elle parcourt les communes avesnoises suivantes : Locquignol, Louvignies-Quesnoy, Ghissignies et Beaudignies. Elle quitte alors notre région pour traverser quelques communes du canton de Solesmes et se jette dans l’Escaut en aval de Thiant, sur la commune de Prouvy, à 28 mètres d’altitude, après un parcours de 33,2 kilomètres.
Elle reçoit notamment les ruisseaux Saint Georges et des Harpies.
Le 15 juillet 1798 Louis Taubert vendit en « arrentement perpétuel et irrévocable trois boitaillés de pâture ,…à charge d’en rendre annuellement vingt mencauds de blé froment, franc mouture… ». Il y fut donc construit à cet endroit un moulin dont les propriétaires successifs furent François Caudron en 1800, Jean Baptiste Broudchoux en 1802, Charles Herbert en 1805 et Jacques Caudrelier en 1810.
Ce dernier marié à Marie Joseph Fontaine acheta en 1813 un terrain « tenant au pavé du Quesnoy à Landrecies, près du pont de la rivière d’Ecaillon » et obtint l’autorisation de « changer l’emplacement de son moulin ». En 1815 c’est ce seul moulin qui était en activité.
La signature de l’ordonnance royale concernant le règlement du moulin intervint le 30 mai 1846. Le moulin avait deux tournants à augets de 4 mètres de diamètre, un débouché de vannage de 5 mètres de largeur et un déversoir de 6 mètres avec un canal de fuite. Il appartenait alors à Maximilien Flament marié à Marie Joséphine Caudrelier, fille de Jacques ° 1776 + 1830 et de Marie Joseph Fontaine ° 1783 + 1849.
En 1890 le moulin était la propriété d’Eugène François Denis époux d’Anne Marie Flament fille de Maximilien ° 1807 + 1872 et de Marie Joséphine Caudrelier ° 1809 + 1877. Le canal de fuite avait disparu. Les vannes dont une avait été supprimée étaient dans un état tel de vétusté qu’il était impossible de les manœuvrer de façon satisfaisante. Vers 1900 le moulin fut converti en bâtiment rural puis en habitation.
L’Ecaillon continue son cours vers Ghissignies qui a connu deux moulins.
Le premier moulin rencontré est un moulin très ancien qui appartenait avant la Révolution aux pauvres de la ville de Le Quesnoy puis au Bureau de Bienfaisance qui l’accorda en 1807 en bail à Benoit Carlier Celui-ci en était encore le locataire en 1831.
Le moulin avait un tournant à auget d’un diamètre de 4,22 m et une chute de 4,498 m.
En 1857 le meunier s’appelait Pierre Mariscal marié à Geneviève Ruffin. Le moulin fut mis en location en 1863 par le maire du Quesnoy, en tant que président du Bureau de Bienfaisance et en présence des administrateurs du Bureau. Il possédait à cette date deux tournants, « à faire de blé farine, maison d’habitation, grange, écurie, jardin, potager, pâture et prairie en dépendant, le tout d’une contenance de 3 hectares 39 ares 81 centiares ».
Le 12 avril 1884 le Bureau de Bienfaisance écrivit au préfet en vue d’obtenir l’autorisation de remplacer les vannes qui venaient d’être emportées par une crue. Sa ventellerie composée de deux vannes de 1,25 m d’ouverture était disproportionnée par rapport au moulin de Louvignies-Quesnoy qui se trouvait en amont et qui disposait d’une ouverture de 5 m. Cela expliquait la disparition de ces vannes. Le préfet ordonna le 30 mai 1884 d’ouvrir une enquête publique qui ne donna lieu qu’à une seule observation : celle du maire, propriétaire de l’autre moulin sur la commune qui demandait la construction d’un déversoir. Le Bureau de Bienfaisance réuni le 31 mars 1885 s’interrogea sur l’opportunité d’engager de telles dépenses et demanda au préfet que seules les vannes soient reconstruites.
Le moulin tomba en ruine et fut vendu quelques années plus tard à Alphonse Boy dont il prit le nom. Cécile Tassous veuve en 1911 d’Alphonse Boy fit en 1921 une donation partage entre ses trois enfants Alphonse, François et Jules. Le moulin posséda une roue métallique qui servit à produire de l’électricité pendant la première guerre mondiale et jusqu’aux environs des années 1943 date de décès de Jules époux de Théa Douay. En 1952 son frère Alphonse détenait l’habitation.
Le second moulin dénommé le moulin Sainte Catherine se situait à la sortie du village au lieu-dit « Le Visin ». Son accord d’autorisation fut établi par le préfet le 23 janvier 1812 et approuvé le 9 avril de la même année par le ministre de l’Intérieur. Guillain Crin, brasseur au Quesnoy et Botteaux, propriétaire à Ghissignies étaient à l’origine de la demande de sa construction. En 1809 le moulin semblait appartenir à Alexandre Jean Pierre Gillet. En 1823, le moulin appartenait à François et Augustin Culot, marchands. Amand Cochez en était le meunier. En 1831 il était la propriété d’Antoine Bottiau et de Culot. Le moulin avait deux tournants, l’un de 2,54 m et l’autre de 2,70m de diamètre.
En 1859 la veuve d’Antoine Bottiau était usufruitière du moulin, Augustin Deparis Bottiau, Jean Vinois Bottiau et Camus Vinois en étant les nu-propriétaires. Le moulin fut ensuite vendu à Eugène Deparis Caffiau. En 1921 Eugène Boez Caffiau le détenait. Le dernier occupant Charles Dehayanain d’abord locataire l’acheta vers 1935. Le moulin fut ensuite abandonné.
Beaudignies est la dernière commune que l’Ecaillon sillonne dans l’Avesnois. Elle y faisait tourner trois moulins.
Le premier moulin se trouvait sur un canal de décharge de l’Ecaillon et appartenait en 1791 à Charles de Carondelet, comte de Beaudignies et capitaine d’artillerie ° 1744 +1830. Il émigra et son moulin fut vendu en 1797 à Thérèse de Carondelet veuve Buisseret. Début 1800, le frère de Charles, Théodore ° 1745 + 1831, ancien baron de Potelle, pair et grand bailly de comté du Cambrésis et de la haute cour du palais archiépiscopal en fut le propriétaire. Il le vendit avant 1830 à Casimir Boy, cultivateur au Quesnoy. Charles Alexandre de Nédonchel ° 1776 + 1848, marquis de Jolimetz, le détenait en 1839 puis sa fille Amélie Célestine mariée à Adam Jean Joseph de la Coste ; le couple habitait le château de Sebourg. Il était alors « monté à blanc, avec trois paires de meules.. ». Les propriétaires suivants furent les meuniers Alexandre Richard en 1873, Henri Buisset en 1885 et François Blois en 1894 probablement le dernier meunier.
Le second moulin vit sa demande d’autorisation demandée en 1856 par François Lefebvre propriétaire à Artres, demande qui souleva des oppositions : en cause la conservation d’un lavoir. Ce fut Noël Gabet qui reprit cette demande en 1860 et obtint l’accord de construire ce moulin qui devait avoir une paire de meules, trois vannes de décharge, un déversoir et une vanne de prise d’eau. Il brula en 1864. Mis en vente par suite de saisie immobilière il fut acheté en 1865 par Hyppolite Charles Legrain, notaire au Quesnoy et fut démoli vers 1867.
Le troisième moulin sur l’Ecaillon, à plusieurs étages et composé de trois paires de meules a du être construit vers 1800. Louis Poupart en 1830 puis Casimir Boy vers 1850 le détenaient avant que son nouveau propriétaire en 1861 Jean Baptiste Lancelin écrivit au préfet pour lui demander son règlement d’eau. En amont de la vanne de décharge se trouvaient alors à cette date deux déversoirs, l’un ancien de 3,20 m et l’autre récemment construit de 4,00 m. En 1883 le moulin de Léon Lancelin composé d’une machine à vapeur fut mis en vente sur saisie immobilière et acheté par Emmanuel Crapet, cultivateur à Ghissignies. Le cadastre donne les noms des propriétaires successifs : Eugène Dramer en 1899, la SA Sucrerie de Beaudignies en 1902, Alphonse Gorisse en 1911 et 1926. Le moulin cessa de fonctionner vers 1910.