Le ruisseau de la Fosse prend naissance à Vieux-Mesnil suite à la jonction du ruisseau du Bois Mesnil et de celui de la Forêt de Mormal. Il alimentait à cet embranchement un moulin. Il sillonne ensuite en direction de Pont-sur-Sambre où il rencontrait le moulin Delfosse. Il se jette dans la Sambre, non loin d’une motte féodale.
A la fin de l’Ancien Régime le moulin à deux tournants qui n’était pas banal appartenait à François Joseph Bonnaventure Dumont, marquis de Gages (1739 1787). Son fils Féry Louis (1768 1840) le loua en 1799 à Marguerite Delpature (1744 1810) veuve de Michel Minaire (1735 1779) lequel occupait de son vivant le moulin. Justine Dumont épouse de Rodriguez d’Evora y Vega hérita du moulin au décès de son père Féry Louis. Décédée en 1855 ses trois filles, Adélaide, Emérence et Maria, entrèrent en possession du moulin. Puis en 1861 seule Adélaide Rodriguez épouse d’Alfred de Lichtervelde, propriétaire à Mons le détenait. Constant Blanchard (1818 1899), meunier, occupa le moulin à partir de 1846 jusqu’aux environs de 1881. Le moulin d’un étage resta dans la lignée des de Lichtervelde jusqu’à sa démolition en 1964 : Alfred (1813 1880), son fils Gaston (1847 1913) puis la fille de celui-ci Blanche (1885 1961) épouse de Fernand Philippe Marie Joseph Ghislain van de Werve de Vorsselaern (1879 1958).
Il ne reste aujourd’hui à la sortie du village en contrebas de l’église que les vestiges des vannes.
En 1789 Jean Joseph Montay, (1756 1794) meunier à Berlaimont, s’adressa au Bureau des Finances de Lille pour obtenir la permission d’élever un moulin sur le ruisseau de la Fosse à Pont-sur-Sambre. Ce bureau supprimé avec la Révolution, le meunier s’adressa alors en 1790 aux administrateurs du directoire du département du Nord. Le moulin Delfosse du nom du ruisseau fut bâti à cette date. La veuve Montay, Marie Françoise Francois, se remaria en 1795 avec Séraphin Duquesnoy. Celui-ci devint le meunier du moulin. Jean Joseph Montay fils le remplaça en tant que meunier vers 1824.
En 1840 le moulin avait changé de propriétaire et était au nom de François Joseph Triquet qui habitait Saint-Aubin et qui était marié à Marie Angélique Désirée Binot. Le meunier était un dénommé Collart. Le moulin passa en 1849 aux mains des enfants Triquet : Jean Baptiste et Philippe qui le vendirent la même année à Pierre Joseph Gérin, meunier à Pont-sur-Sambre, et à son épouse Constance Lebrun. Ceux-ci le cédèrent en 1863 à Jean Baptiste Delfosse, meunier à Saint-Waast-la-Vallée marié à Françoise Durigneux. Celle-ci, veuve en 1876, le possédait encore en 1905 en indivis avec sa fille Joséphine Renelle mariée à Lucien Lucas. Après avoir appartenu au notaire Meresse, celui-ci le revendit en 1916 à Jean Baptiste Descamps, dernier meunier jusqu’en 1922.
Le moulin avait dans les années 1860 deux roues, trois paires de meules et était sur deux étages. Au début du XX siècle il n’avait plus qu’une roue en dessus. Jean Baptiste Descamps installa vers 1947 une turbine pour y produire de l’électricité jusqu’en 1960.
Le site actuel se compose toujours de la ventellerie en pierre en forme d’escalier. La partie habitation et la partie moulin sont encore bien identifiables par deux portes côte à côte. Au dessus du seuil de porte, une pierre indique les initiales J J M et la date de 1790.