Le Ruisseau d’Audignies prend sa source sur cette commune et se dirige alors vers Bavay pour y prendre le nom de Rivière de Bavay ou improprement appelé l’Hogniau. Ses eaux traversent Saint-Waast-la-Vallée du Sud-est au Nord. Elles délimitent Bettrechies et Bellignies avant de se jeter dans l’Hogneau à l’extrémité sud de Gussignies.
Le moulin de Fréhart
Antérieur à 1789 et appartenant à Jean Joseph Mandron + 1785 et son épouse Marie Audni, ce moulin à un seul tournant porte le nom d’une ferme proche située à Louvignies-lez-Bavay.Sur la traverse en pierre bleue de la vanne mouleresse on trouve la date 1767 ; sur une poutre en bois du beffroi des meules « A ETE FAIT 1731 » ; sur la façade de la maison à cote du moulin des ancres en fer donnent la date 1785.
Pierre-Joseph Mandron et sa femme Thérèse-Joseph Le Brun sont les meuniers suivants suivis de leur fils Pierre Joseph né en 1765 et marié en 1802 à Constance Decrouée. Ces derniers vendent en 1835 le moulin à Jacques-Louis-Benoit Mandron (1809-1893), marié à Félicie Gerin. Trop âgé il loue le moulin en 1889 à Louis Mandron époux de Mathilde-Marie-Christine Desmouters. Louis Mandron décède le 13 décembre 1920 âgé de 78 ans et c’est Ernest Mandron qui lui succède comme propriétaire (1868 1954). Le moulin fonctionne jusqu’à la première guerre où il est partiellement détruit par les Allemands.
Les bâtiments du moulin sont restaurés dans les années 1990 mais la grange dîmière s’effondre et disparaît. Il possédait encore à cette date ses trois paires de meules.
Le moulin de Bavay
Ce moulin à la Révolution est en saisie depuis 1684 pour sureté d’une créance de seize mille livres Hainaut due par Charles Dehaynin seigneur d’Amfroipret envers les ancêtres d’Alexandre- François-Joseph Evrard, marchand de fer à Bavay et Frédéric-Henry-Joseph cultivateur à Bermeries. Il appartient en 1789 à Philippe-Louise Maximilien-Erneste-Marie Sainte-Aldegonde Noircarmes.
Le moulin n’est pas vendu comme bien national mais loué par bail judicaire le 15 janvier 1793 au meunier Gabriel Thomas. Celui-ci fait faillite. Les Evrard cités plus haut en deviennent alors propriétaires et le louent à Antoine Hot en Janvier 1801. La veuve de Frédéric-Henry-Joseph, Joachine Delcroix devient propriétaire du moulin en 1809 avec sa fille mineure Flore. Elle loue la même année le moulin à Jean-François Willemart, de Gommegnies. Elle a de longs démêlés avec le moulin de Jean-Baptiste Hiolle situé en aval sur la commune de Saint-Waast-la-Vallée.
En Février 1854, le moulin appartient à Sylvère Levent, propriétaire à Bavay qui le loue à Descamps père et fils. Le propriétaire convertit en 1858 le « Moulin de Bavay » en platinerie. Pour cela, il change l’emplacement et la dimension de la roue afin de faire mouvoir un atelier de boulonnerie et de platinerie. Cette transformation entraîne en 1862 des protestations des trois meuniers de Saint-Waast-la-Vallée : Nicolas Hiolle, Jean Baptiste Delfosse et François Richard. Leurs moulins ne travaillent plus que « six à sept heures au lieu des quinze à vingt heures » auparavant.
Une convention amiable est signée le 24 avril 1862, Sylvère Levent s’engageant à ne laisser qu’une ouverture libre de 0,03 m d’épaisseur d’eau au dessus du seuil de la vanne mobile. Le rapport de l’ingénieur précise que c’est en 1857 que les deux roues ont été remplacées par une seule plus large. « Anciennement les roues consommaient l’une 100 litres et l’autre 120 litres par seconde, mais ne marchaient guère ensemble, sauf lorsque l’eau était abondante. Actuellement elle est de 120 litres 39, et par conséquent sans grand changement ». Le procès-verbal de récolement est signé le 9 août 1865.
En 1877 une société est créée par acte passé devant Me Gravis, notaire à Bavay : « l ° Mme Marie Levent, épouse de M. Ernest Darche, 2 ° MM Ernest et Léon Levent, propriétaires, demeurant tous trois à Bavay ; ont abandonné à titre partage A Mme Flore-Joachine-Frédéric-Napoléon Evrard, leur mère, veuve de M. Sylvère-Valère Levent propriétaire demeurant à Bavay Tous les droits et parts d’intérêt leur appartenant en leur qualité de seuls de M. Sylvère- Valère Levent leur père, dans la Société en commandite constituée suivant acte sous signatures privées, en date à Bavay du 17 décembre 1863 sous la raison sociale : Sylvère Levent nt & Compagnie, pour la fabrication des clous, chaines, boulons, rivets, platinage et la vente des produits. Dans cet acte il a été stipulé que la Société vent Sylvère Levent et Compagnie continuerait entre Mme Levent et AM Darche et Ernest Levent, mais avec la raison sociale : Veuve Sylvère Levent & Compagnie, et qu’elle sera en nom collectif à l’égard de Mme veuve Sylvère Levent qui aura seule la signature sociale, et en commandite à l’égard de MM Darche et Ernest Levent ».
Une nouvelle société appelée « La Nervienne » est créée vers 1924 fabriquant du carton et amiante puis de l’amiante seule. On y fabrique par la suite des tampons pour la SNCF. L’activité s’arrête en 1984.
Le Moulin de Rametz
Le moulin de Rametz près du château du même nom a été érigé en 1782 et les maitres d’œuvre pourraient en être Jacques-Louis Delarue, propriétaire à Roucourt près de Douai, et Cyprien Pollart, propriétaire à Ostricourt. Quoiqu’il en soit Jean-Baptiste Hiolle leur achète les deux tiers du moulin en 1817 et 1818, le premier tiers ayant été acquis suivant acte notarié Gerin à Bavay le 20 vendémiaire an 14 (12 octobre 1805).
Un procès de plus de dix ans, plus ou moins gagné, va l’opposer à la veuve Gérin propriétaire du moulin en amont, dit de Bavay. Malgré le jugement du 20 juillet 1827 la veuve Gérin s’obstine à vouloir faire baisser le niveau d’eau du moulin Hiolle, car le reflux de l’eau remonte sous ses roues. Elle fait faire la visite des lieux par un ingénieur des Ponts-et-Chaussées et le rapport de celui-ci, dressé le 5 février 1831, constate que les deux moulins ont apporté des changements, celui de la veuve qui a agrandi l’une de ses roues et l’autre en exhaussant sa digue. Le préfet arrête le 30 mars 1831 que la digue doit être arasée à 1,31 au dessous du dez du moulin de Bavay. Jean-Baptiste Hiolle proteste le 24 mai 1833, affirmant qu’il n’a jamais eu de plaintes, sauf de la veuve Gérin qui « a changé l’état des lieux en rajoutant un deuxième tournant ». Il est cependant obligé de faire une demande de maintien de son moulin le 10 juin 1833.
Le rapport du 15 avril 1834 indique que le moulin n’a qu’un vanne de décharge de 0,82 m de largeur et 0,90 m de hauteur, que le sieur Hiolle peut garder son moulin en laissant sa roue de 2,60 m, et la vanne comme par le passé, mais doit remplacer la digue par un déversoir en maçonnerie, plus un repère. Mais la veuve proteste énergiquement le 11 février 1835 sur la hauteur de la ventellerie préconisée à 0,90 m alors qu’elle était de 0,60 m . Elle renouvelle sa désapprobation le 22 août suite à un courrier disant que la hauteur est de 0,71 m et non 0,90. Pour elle c’est encore trop élevé. Dans son rapport du 20 septembre 1835, l’ingénieur estime qu’il faille passer outre aux nouvelles réclamations de la Vve Gérin … La hauteur reste à 0,71 m. L’ordonnance royale est enfin signée le 12 mai 1836. Une visite des lieux faite le 8 mai 1847 constate que tout est en règle.
Jean-Baptiste loue le moulin à son fils Nicolas-Joseph le 1er janvier 1834 et meurt la même année le 26 juin à l’âge de 78 ans. Il laisse comme héritiers Nicolas-Joseph, François, boulanger à Bavay, Amand, boulanger à Louvignies et Marie-Reine-Joseph épouse de Constant Dozière, meunier à Sémeries.
Nicolas-Joseph loue le moulin à un tournant à Jean-Baptiste Ruffin en 1835, à Richard en 1841 puis à Descamps en 1844. Sa femme Marie Agnès Honorine Lemire meurt le 1 er août 1860, laissant pour chacun un sixième à ses enfants Jean-Baptiste, Désirée, Adolphe, Pierre-Joseph, Louis et Aimé, du moulin à un seul tournant et trois paires de meules, édifié sur 36 ares de terrain, tenant du chemin du Pissoteau à Bermeries et d’un autre à un seul tournant avec deux paires de meules érigé sur 87 ares, tenant au gouffre du Vantil, lieu-dit Pissoteau. Aimé Hiolle époux d’Usmérie Joseph Mabille loue en 1889 le moulin à Prévot-Legrand, meunier. En 1891 Virginie Lucie Cappeliez veuve de Jean Baptiste le loue à Isidore Douchez. Un autre frère Aimé meurt le 7 octobre 1898, laissant deux enfants, héritant du moulin. Il moud encore les céréales secondaires pendant la guerre 1914-1918, et cesse de fonctionner vers 1920, occupé par Auguste Hiolle un fils de Aimé. Il est racheté par le comte Alfred Lemesre de Pas. La ventellerie est bâtie à la sortie d’un coude de la rivière et est composée de trois vannes dont l’ossature est en pierre. Les bâtiments du moulin n’ont guère changé et s’organisent en étoile. La vanne molleresse se situe à l’arrière et passe sous la bâtisse. Le déversoir est sur la rive droite.
Le Petit Moulin
Ce moulin à une roue nommé le Petit Moulin est érigé pendant la période révolutionnaire très probablement par Pierre Joseph Prévot (1768 1822) marié à Romaine Boucher (1773 1803), meunier en 1799. Il vend le moulin à François-Joseph Masson (1764 Obies 1845 Bavay) époux de Nathalie Fidèle Joseph Gérard qui lui loue le 8 nivôse an 13 (29 décembre 1804). La location ne dure que quelques mois, Prévot déménageant en 1805 à Louvignies-Bavay.
Le 29 décembre 1840, Nicolas Cappeliez et Nathalie Masson sa femme fille du couple Masson Gérard vendent le moulin à un tournant avec 85 ares de terrain à Jacques-Joseph Rousseau, cultivateur à Orsinval. Rousseau décède meunier à Saint-Waast-la-Vallée le 19 mars 1842, époux de Marie-Françoise Lambour. Suite à une adjudication par licitation le moulin est acquis par Constant-Edouard Lambour, meunier à Saint-Waast, qui le vend dès le 15 septembre 1844 à Nicolas-Joseph Hiolle, meunier du moulin de Rametz.
Faisant l’objet de plaintes en 1865 avec l’utilisation par le meunier de haussettes qui provoquent des inondations de terrains, le 2 janvier 1866, le maire et le commissaire de police du canton se rendent sur place. Ils constatent que le Petit Moulin de Nicolas Hiolle occupé par le sieur Delfosse, et le moulin de Pierre-Joseph Hiolle situé en aval ne sont pas réglementés. Ils n’ont ni déversoir ni repère, mais simplement des haussettes. Les deux moulins font alors l’objet d’une enquête administrative, du 5 au 26 février 1866, suivi d’une visite des lieux le 22 mai. Le rapport du 13 juillet de l’ingénieur, indique que le Sr Jean-Baptiste Hiolle propriétaire et occupeur du Petit Moulin a communiqué un acte sous seing privé signé le 21 janvier 1864 entre les trois frères « propriétaires des trois usines consécutives, celle de Ramée, du Petit Moulin et du Moulin Moreau, par laquelle les deux derniers s’engagent à ne pas exhausser le niveau actuel des vannes du milieu, soit 1 m 36 au dessus du seuil des vannes du Petit Moulin et 1 m 52 de même pour le moulin Moreau…Elle ne peut nuire aux propriétés riveraines de M. de la Torre (le maire) seul propriétaire entre les deux moulins … le remous s’étend jusque sous la roue du Moulin de Ramée … cette roue est donc noyée de 0 m 019, ce qui est insignifiant et ne gêne pas la marche de l’usine dont le propriétaire à d’ailleurs donné son adhésion et sa signature à l’acte ». Le procès-verbal de récolement du 20 juin 1868, indique que les travaux ont été exécutés conformément aux prescriptions de l’arrêté du 11 septembre 1866.
Le Petit Moulin appartient sur le cadastre de 1905 à Télesphore Lepoint, charron à Houdain puis à Saint-Waast. Il n’est plus en activité. Il est incendié en 1906. Le bâtiment est reconstruit. Ce n’est plus qu’une maison.
Le Moulin Moreau
Il semble que Pierre François Moreau (1730 Curgies 1805 Neuf-Mesnil) marié en 1775 à Houdain avec Marie Agnès Sohier ait fait bâtir sur 24 ares ce moulin à un seul tournant au hameau de Pissotiau. Le moulin est loué en 1799 à Etienne Moreau puis en 1805 à Charles Langlé. François Delporte l’occupe en 1808 et 1814.
Le fils Moreau, Pierre Joseph époux d’Elisabeth Marthe Dehove le vend en 1837 à Nicolas Hiolle. Celui-ci en vend la moitié à son frère Pierre Joseph le 21 Juillet 1864 qui occupe alors le moulin.
Ce moulin comme celui du Petit Moulin fait l’objet d’une réglementation comme indiqué ci-dessus. Les deux moulins sont distants de 525 mètres environ. Le moulin Moreau est éloigné du moulin Monneuse de 1400 mètres . La largeur de ses trois vannes est de 4.29 m suffit à l’écoulement des eaux de crues.
Pierre Joseph Hiolle marié à Elisa Solau (1835 1912) décède en 1902. Il laisse pour héritiers pour moitié ses petits enfants Albert, meunier et Elmire, enfants de Lucien également meunier (1858 1898). Albert remplace en 1912 les trois paires de meules actionnées par une roue métallique à augets par des appareils à cylindres et en 1919 la roue par une turbine. Celle-ci s’arrête de fonctionner vers 1945. André Charles Lucien Hiolle est le dernier meunier et décède en 1982.
Le Moulin Monneuse
Antoine Monneuse, né en 1734 à Hannapes dans l’Aisne s’installe à Marly en 1772 prenant possession d’un moulin à vent à huile que son frère Pierre avait acquis pour lui. Ruiné suite à l’incendie du moulin, il quitte Marly pour s’installer à Saint-Waast-la-Vallée. Il achète un bien à Pierre Leleu et fait construire en 1774 un moulin à eau. Cette construction amène des plaintes des habitants car elle a pour conséquence que les eaux submergent le pont situé sur la chaussée royale de Bavay à Valenciennes, rendant le chemin impraticable. Le moulin est finalement détruit après la mort d’Antoine, assassiné le 22 Juin 1779 par le fermier Jean Leleu. Sa femme Catherine Moreau née en 1739 à Roeulx demande en mars 1781 l’autorisation de reconstruire le moulin. Les mayeurs échevins s’opposent au projet. Cependant le bureau des finances rend un jugement le 17 mai 1782 par lequel, « il a estimé sous le bon plaisir du Roi, qu’il y avait lieu de confirmer la concession du moulin en question, mais à la charge par la De Monneuse de ne pouvoir tenir les eaux de la rivière plus haut que 3 pieds 9 pouces, à compter du seuil de la tenue ou ventisseau servant à icelle jusqu’au niveau des eaux conformément aud procès-verbal, à peine en cas de contravention juridiquement constatée, de telle amende qu’il apartiendra ; et ce jusqu’à ce que, pour l’utilité publique, il ait été pourvu à la construction d’un pont sur la rivière. … »
Catherine Moreau se remarie le 5 février 1783 avec François-Joseph Hureau, meunier âgé de 22 ans, fils de Jean-Baptiste, fermier, et de Marguerite Berton.
Antoine-Joseph son fils, est le célèbre meneur « des chauffeurs du Hainaut », une bande de malfrats qui va écumer toute la région pour voler, en utilisant la torture par le brûlage des pieds ou en tuant, durant les années du Directoire. I1 sera guillotiné à Douai le 18 juin 1798. Le 21 avril 1813, les 2/5e de la moitié du moulin sont vendus par Adélaïde et Hypolite-Joseph Moneuse au frère Martin-Joseph, qui, le 8 juin 1821 acquiert le dixième de son frère Pierre-François. Le 2 août 1822, Martin-Joseph, meunier, vend sa partie de moulin à Emmanuel-Charles, Adolphe, Rosa, Zoé-Benoite, Clara-Maxillante et Victoire-Rosalie Lucq, propriétaires à Maubeuge et enfants de Charles Benoit Lucq et de Marie-Catherine-Victoire Gobart, receveur de l’administration charitable de Maubeuge. Les frères et sœurs acquièrent le 23 décembre 1824 le dixième du moulin à eau converti en usine à scier le marbre, de François, Hypolite et Augustine Deneufbourg.
Emmanuel Charles Lucq, également receveur des établissements charitables de Maubeuge en devient propriétaire en 1841. Son épouse Joséphine Marchant décède à Maubeuge le 12 janvier 1867, laissant deux enfants, Charles-Antoine-Nicolas, négociant à Maubeuge et Marie-Joséphine, épouse de Louis-Camille-Arthur vicomte De France, capitaine d’Etat-major à Paris. Emmanuel Charles meurt le 25 mars 1868 à Maubeuge.
La scierie est réglementée en 1868-1869.
Charles-Antoine-Nicolas meurt le 9 octobre 1889 à l’âge de 47 ans. Son épouse Maria Eugénie Derbaix (1845 1929) la détient alors avec ses trois filles en plus de la scierie de Bettrechies. Les deux usines sont actionnées par « des roues et turbines et la vapeur » et en 1914 « les ouvriers employés au travail des marbres pour cheminées et monuments funéraires, sont au nombre de 95 à 100 dont 22 à 25 femmes ».
L’usine cesse de fonctionner vers 1929. Les bâtiments ont disparu et ne reste que la carrière formant un grand trou rempli d’eau.
Le Moulin de la Tour
Son octroi du 16 décembre 1559 est le plus ancien conservé par la Chambre des comptes à Lille. Il est accordé à Franchois Cappron, bourgeois demeurant en la ville de Mons, sur un fief qu’il a acquis appelé la Tour au Bois tenu de Sa Majesté. (ADN Série B folio 193
A la Révolution, il appartient à Philibert-Xavier Dusart de Molembaix (1740 1801) également propriétaire du moulin à Bellignies (cf. le moulin banal à Bellignies).
Le fils Philibert Dusart, baron de Molembaix loue le moulin de Saint-Waast à Louis Prevost le 30 novembre 1807, puis le 14 avril 1817 et le 31 décembre 1824. A sa mort le 26 juillet 1830, le baron laisse le moulin à ses enfants Victor, Fritz et Paul Dusart. Ce dernier renouvelle la location au même Louis Prevost le 25 mars 1834, puis ce sont les deux autres frères qui le louent à Dassonville le 23 février 1862.
Le moulin à eau de la Tour, avec 12 hectares 58 ares 40 centiares de terre et pâture est acquis en 1873 par Charles Lucq-Derbaix, propriétaire de la scierie en amont, sur le même cours d’eau. Le moulin va alors cesser de moudre le blé. Un petit bâtiment construit par la suite existe encore avec le superbe barrage en pierre de taille.
La Scierie
Une scierie est construite vers 1880 à Bettrechies par Charles-Antoine-Nicolas Lucq, négociant à Maubeuge, époux de Maria-Eugénie-Eléonore-Sylvie Derbaix. Il est déjà propriétaire d’une scierie à Saint-Waast-la-Vallée (cf. le moulin de la Tour ci-dessus). Il fait construire un nouvel atelier en 1887. Il décède en 1889 laissant pour héritières ses trois filles : Joséphine-Eugénie-Eléonore-Marie épouse d’Antoine-Augustin-Jules-Lucien Vautier, industriel à Maubeuge, Marie, célibataire à Maubeuge et Marguerite-Aimée, Victoire, Aldegonde sans profession, mineure à Maubeuge. En 1892 la scierie est hydraulique et à vapeur. Elle fonctionne jusqu’aux environs de 1900. Son bâtiment existe toujours.
La Platinerie
Michel Dussart fonde en 1786 une platinerie. A son décès en 1805 à Bavay, il laisse l’usine à son gendre Martial Crapez (1758 1851), marchand de fer, marié à Marie Anne Pélagie Dussart (1775 1807). Le beau-fils demande le 28 avril 1828 « à être autorisé à changer pour le régulariser, et pour empêcher la dégradation des propriétés voisines, le cours d’un ruisseau qui alimente sa forge au territoire de Bettrechies, dans la partie située en amont de la dite usine ». Le préfet donne son accord le 23 juillet 1829, suivi de l’ordonnance royale du 18 avril 1830. Martial Crapez possède également une forge platinerie à Bellignies (cf. La Marbrerie Evrard sur ce territoire).
La forge passe ensuite à son fils Anatole (1831 1879), maire de Bavay et conseiller général. Au décès de celui-ci la succession revient à ses enfants Amédée (1867 1909), Louis (1868 1951), Henri (1869 1902), Elisabeth (1871 1953), Fernand (1873 1944) et Marie-Louise (1874 1961). Elle comprend la scierie de marbre de Bellignies et la platinerie de Bettrechies. Cette dernière avec « marteaux hydrauliques et 60 ares de terrain située à Bettrechies, à cent mètres environ de la gare du chemin de fer » est vendue en 1881 à Frédéric Bonhivers qui est le beau frère d’Henri (1869-1902). Charles Lucq rachète en 1884 l’ensemble. Démoli vers 1892, il n’en reste plus aucune trace.